Étonnante Indonésie, étonnants peuples plutôt, aussi variés qu’il y a d’îles, de religions, de dialectes, d’ethnies sur cet archipel où il est impensable de ne pas avoir de religion. Il faut donc se déclarer musulman, bouddhiste, hindouiste, chrétien ou catholique. Beaucoup d’ethnies sont encore animistes, en fait, animistes ET… chrétien ou catholique (pour musulman, impossible !)
Étonnant pays donc où l’on chante le même hymne national depuis la province d’Aceh à la pointe nord de Sumatra, jusqu’au bout de la Papouasie. Mais bien évidemment pas aux mêmes heures !
J’aime cette diversité dont je ne suis pas tout à fait sûre qu’elle traversera les décennies qui viennent, l’Islam cherchant à imposer ses lois. Dans certaines provinces pour commencer, celle d’Aceh précisément où je me trouve.
Dans cette province d’Aceh, survivent encore quelques groupes de Batak chrétiens…
- « Eh miss, viens rencontrer ma grand-mère » !
Dans un petit village on m’interpelle et m’invite à assister aux funérailles d’une grand-mère décédée deux jours plus tôt.
Elle repose dans un cercueil qui trône au milieu de la cour de la maison, avec autour d’elle, ce qui – à mes yeux d’européenne - ressemble davantage à une foire qu’à une cérémonie d’adieu. L’orchestre, loué pour l’occasion, bat son plein, des petites échoppes agglutinent autour de la maison. Ça rigole, ça parle fort… Pas de pleureuses ici. Et l’alcool circule entre les convives : famille, amis, voisins du village et d’autres villages alentour.
Alors je me laisse entraînée par l’ambiance et tourne autour du cercueil, puis je prends le verre qu’on me tend, et bois à la santé du mort.
Ou plutôt je bois à l’éternité heureuse.
Et les femmes ne donnent pas "leur part aux chiens" (expression)
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