J’ai quitté l’ethnie Batak, une ethnie chrétienne qui représente environ 3 % de la population indonésienne. Une des plus jolies questions que l’on m’ait posée sur la route, alors que je m’arrêtai dans un village en train de préparer les funérailles d’une grand-mère : « De quel lignage es-tu ? »
Chez les Batak, c’est très important de savoir d’où l’on vient, de quelle lignée, ici on dit « marga ». Habituellement on me demande : « siapa nama » ? comment tu t’appelles ? là ce fut : « quelle est ta lignée, quel est ton nom de lignée ? »
J’ai mal répondu car au lieu de donner le nom de mon père, j’ai donné celui que je porte et qui était celui de mon mari. Qu’importe je suis la seule à le savoir !
A Sumatra, les tribus préservent une forte identité culturelle, sans pour autant se détourner de la modernité (sur le plan technologie, ils nous dépassent sûrement) Et Sumatra est une mosaïque d’ethnies dont les principales sont les Acehnais (extrême nord),, de fervents musulmans -entendez par là suivant les lois de la sharia – les Batak (divisés en 3 catégories) et vivant sur l’île de Samosir et autour du lac Toba, puis les Minangkabau dont l’originalité est qu’elle est musulmane et matriarcale (les femmes possèdent les business, les maris les gèrent), puis les Kubu, qui vivent comme leurs ancêtres nomades, et les Orang Laut (les gens de la mer) qui vivent sur leurs bateaux.
Sur la carte, Medan ne semble pas très éloignée de Bukkitbinttang, en fait pour parcourir ces 700 kilomètres il faut quasiment 3 jours.
En débarquant dans le pays Minangkabau, je réalise un rêve de jeunesse. Ça a pris du temps, mais j’y suis parvenue.
Arrivée de nuit et crevée, le réveil par les muezzins à 5 heures du matin fut un choc (réveil brutal) Puis, comme c’était un vendredi, TOUTE la journée : prêches, homélies, endoctrinement jusqu’au soir, sans une minute de répit. Et c'est ainsi partout, dans la ville elle-même et dans tous les villages traversés le lendemain. Il faut emplir l’espace et les esprits. C’est lancinant et énervant
Si je devais choisir entre le paradis des Batak et celui des Minangkabau, je choisirais les premiers, car leurs offices se passent en musique pop rock, avec guitare et chants. Mais cela n’ôte rien à la bonne humeur communicative, à la gentillesse et curiosité des 2 ethnies. Ni leur sourire volcanique et leur infaillible serviabilité.
Ecolier Ethnie Batak
pécheurs lac Toba
Femme Batak Toba
Petite fille Batak Toba
Costume traditionnelle femme Minangkabau
Marché Minangkabau
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