"Thaïlandais – Français" quels sont nos points communs ? Plus facile de trouver nos points de divergence que nos points de convergence.
Nous râlons, ils sourient
Nous contestons, ils « waïent »
Nous sommes souvent grossiers – ils sont polis
Nous défilons pour nos droits, ils disent quels droits ?
Nous accusons, ils font profil bas
Nous considérons les vieux comme de vieux cons inutiles, ils les respectent.
Nous haïssons l’autorité, ils la vénèrent.
Nous n’aimons pas les riches, ils s’agenouillent devant eux
Nous sommes démocrates tendance socialisante, culpabilisante, gauche boboïsante bienpensante, ils se croient démocrates tendance ultra royaliste, conquérante
Nous ne croyons en rien ils croient aux esprits, aux fantômes et aux ancêtres
Nous gérons notre budget - ils dépensent tout avec les amis
Nous pensons, ils méditent
Nous dénigrons, ils admirent
Nous avons l’œil critique, ils trouvent tous les farangs handsome
Nous nous lamentons sur le passé, pour eux il n’y a que l’instant présent qui compte.
Nous sommes lourds, ils sont légers.
Nous sommes pour la liberté d'expression, ils acceptent tout pour être tranquilles.
On parle, ils se taisent
On n’aime pas l’armée, ils adorent l’armée qui appartient au roi (ou plus précisément l’inverse)
On remet tout en question, ils respectent les traditions millénaires.
Nous parlons "direct" (phout maa, ou phout maak - "parler comme les chiens" ou "parler beaucoup"), ils parlent par circonvolutions.
Nous n’avons pas l’air heureux, ils n’ont pas l’air malheureux
Voilà ce que j’écrivais il y a quelques mois…. Une éternité.
Aujourd’hui, la pire dictature s’est installée en Thaïlande, comparable à celle d’un Pibun des années soixante-dix, lorsque tout le monde adorait le roi, riches ou pauvres, - l’écart entre possédants et possédés n’était pas aussi abyssal qu’aujourd’hui – et riches et pauvres suivaient les mêmes croyances ancestrales… 70 ans de règne ponctué de massacres (en général étudiants dans les années 70 et 90, pauvres dans les années 2000 (2010), de disparitions, de tortures, d’emprisonnements, d’intimidations.
Reprenez la lecture depuis le début, les Thaïs ne changent pas, ils courbent juste un peu plus le dos, le taux de criminalité et de misère a grimpé dans les campagnes, l’usage de la drogue aussi, elle permet d’endurer exploitation, esclavagisme, mépris. On se tait dans les rizières, bientôt il n’y aura plus assez de riz pour nourrir tout le monde, ça veut dire aussi un peu plus de filles Isan qui prendront le bus pour Patong, Patpong, Pattaya.
Il y a trop de bruit dans les bars, les boîtes, les karaokés, les salons de massage pour entendre la longue plainte qui monte des campagnes….je l'entends chaque jour en direct
Les commentaires récents