Etre lue par des personnes bienveillantes, c’est réconfortant, une complicité muette s’installe, qu’il y ait réaction ou pas ; en revanche être attendue au coin du bois par de perfides et obstinés lecteurs, voilà qui est jouissif. Tout exercice d’écriture est jeu stimulant pour l’esprit. Il nécessite une certaine maîtrise de la langue, je ne suis pas championne, mais sur l’échelle de Richter du savoir-faire, je dois me situer à mi-chemin, ce qui laisse un grand espace au-dessus de moi pour les écrivains et un aussi grand espace en-dessous pour ceux qui n’ont pas la chance d’avoir accès aux subtilités de cette admirable langue qu’est le français. Une langue qui flirte, marivaude, sous-entend, litote, apocope, syncope, en un mot comme en cent - comme dirait Molière et comme l’a fait Queneau – qui offre la possibilité d’écrire une même histoire de 99 façons différentes. L’exercice de style s’apparente donc à l’écriture dite de contrainte, sorte de jeu littéraire, de défi qui consiste à dire des choses de façons très différentes, de manière à être perçue également de façons différentes, selon qui lit.
Bref, vivant momentanément – mais toute vie est par principe momentanée – dans un pays dont on peut dire sans se tromper et sans blesser personne, qu’il respire sous dictature (voire les définitions du dictionnaire), il est important de jouer avec les mots. J’adore la litote qui suggère mais ne dit pas et l’antiphrase qui exprime le contraire de ce qu’on pense, figure donc purement ironique. Chacun trouvera donc son compte dans ce blog. A cela on peut mêler le sous-entendu : le lecteur devient alors complice et partie prenante. On peut ajouter une touche d’humour noir ou rose : c’est alors un clin d’œil avec ledit lecteur. On peut aussi faire référence à des connaissances littéraires, la complicité devient alors plus étroite, une vraie connivence.
En conclusion, ce blog du jour se veut petite mise au point nécessaire lorsqu’on écrit comme je le fais, lorsqu’on donne des points de vue sur une réalité politique, sociale - « touchy », je veux dire « sensible » - comme je le fais, lorsqu’on prend position - ce qui est la moindre des choses quand on écrit - sinon recopier le bottin. Bref, être en Thaïlande, pays pas plus sublime qu’une autre mais où la population a l’art de ne rien prendre au sérieux, ce qui donne l’illusion que tout y est acquis, facile évident… Niet niet my friends, rien n’est évident ici, et si ça l’était, quel ennui mortel !
Donc à l’issu de ces 4 premiers jours au pays des sourires et non du sourire, faut être réaliste ! j’ai d’ores et déjà obtenu de mon compagnon, qui je le rappelle est thaï, donc souriant, agréable, gentil, zen, mais définitivement enfantin (j’ai pas dit infantile), pur produit de la culture thaïe donc et en nécessaire nécessité d’un père, d’un chef, d’un supérieur à respecter, j’ai donc signé un pacte avec lui. « Si le généralissime Prayut t’appelle pour une mission – il a déjà été contacté par ses services – moi je me barre, alors tu choisis, c’est Prayut ou moi ». Il a choisi. Quant au nouveau Premier Ministre, je ne sais pas si je vais vivre plus longtemps que lui, on verra bien ! Avec la vie qu’il mène, il risque la crise cardiaque, la rupture d’anévrisme, la logorrhée - mais de ça on ne meurt part - ou pire, la maladie de ceux qui atteignent les plus hauts niveaux du pouvoir : le syndrome d’hubris, qui fait perdre tout sens des réalités, maladie nouvellement répertoriée par les psys et qui se développe durant l’exercice du pouvoir. Maladie qui a pourtant une longue histoire puisqu’elle unit la politique aux êtres humains. Toujours selon les psys, l’hubris, se caractérise par un manque d’attention pour les détails associé à une agitation permanente proche de l’hyperactivité. Le sujet s’enorgueillit de ne jamais prendre conseil et ne cache pas son mépris pour l’opinion d’autrui et ignore les leçons de l’histoire. Son thème de prédilection est la fermeté et l’obstination, il n’hésite pas à donner des leçons et à faire son propre éloge. Il aime produire une illusion d’efficacité…. Mais de qui je parle au fait ?
Bref, écrire est un plaisir (surtout s'il est partagé), c’est une des milles façons de voir la vie, et j’aime changer souvent d’objectif. Mes blogs sont comme des clichés, comme mes photos.
Quant à sa traduction, je n’ose imaginer tout ce que ce fatras donnerait dans une langue isolante, tonale, monosyllabique sans genres de pluriel ni conjugaison !
Salut amical à mes amis et ennemis lecteurs, sans oublier les traducteurs, ceux qui utilisent Google ou ceux que j’admire et qui ont la chance de maîtriser plusieurs langues.
Bonjour ,
Alors la c'est la totale, vous n’arrêtez pas de critiquer ceux qui censure , les militaires vous parlez de dictature et qu'est-ce que lis, vous demandez a votre compagnon de choisir entre mon ami Prayuth et vous, vous parlez toujours de liberté pour que chaque humain puisse faire et dire ce qu'il veut et vous vous le censurez , ça vous est pas venu a l'esprit que peut être il aurait envie d'aider a la reconstruction de ce pays et c'est une étrangère qui l'en empêche. Cela veut dire faite ce que je dis mais pas ce que je fais .
Incroyable !!!!
Rédigé par : plus.google.com/104931905473202704523 | 25/08/2014 à 15:16
Cher non-ami, Rodolphe Allemann,
Ce blog était fait pour vous (et quelques autres), qui ne m'aimez pas particulièrement, ce qui est votre droit le plus strict.
Que vous continuiez de me lire avec cette obstination têtue et cette belle détermination "ça m'épate, ça m'épate" comme disait Louis de Funes...
Personnellement, quand je n'aime pas je ne lis pas, faites-en donc autant, vous ne vous en porterez que mieux... car mes écrits semblent drôlement vous perturber.. Des intentions particulières ?
Cependant je ne vous censure pas, la preuve : chacun pourra ainsi se délecter de votre prose. !
Vous êtes tombé dans le panneau cher non-ami... Je savais que vous alliez répondre, c'est pourquoi en tant que médiateur de ce blog, je vous édite encore pour cette fois, mais c'est la dernière. N'avez vous donc pas compris que ce blog n'était qu'un simple "exercice de style" : un mélange de litote et d'antiphrase ?
Et puis permettez moi également de vous reprendre : vous lisez mais sans comprendre.. A aucun moment je n'écris "qui" mon compagnon a choisi.J'ai simplement écrit : "il a choisi". ..Donc, vous lisez entre les lignes en plus de lire toutes mes lignes !! Encore bravo !
Rédigé par : Michèle Jullian | 25/08/2014 à 16:48
Cher Monsieur Allemann, j'espère (et je pense) que vous êtes beaucoup plus crédible dans l'observation du vol d'un oiseau que dans celle d'une tournure de phrase. Lire entre les lignes est un exercice à ce point délicat que je m'abstiendrai de faire une analyse hâtive sur un qualificatif galvaudé dans les conversations depuis quelques temps ;-) La Thaïlande se reconstruira donc grâce à, ou malgré votre "ami"; l'avenir le dira, mais surtout pas vous, ni moi, ni personne.
"Ô majestueux condor des Andes, amène-moi à mon foyer, dans les Andes
Ô condor
Je veux revenir à ma terre chérie et vivre avec mes frères Incas, ceux qui me manquent
Ô condor
Dans Cusco dans la place principale attends-moi
Par le Machu Pichu et le Huyana Pichu nous nous promènerons" (air connu)
Aucun rapport? Peut-être...
Rédigé par : Jean-Claude Torelle | 25/08/2014 à 22:27