Chaque année, à des dates différentes, a lieu, le long de la frontière birmano-thaïe, la cérémonie de POÏ SANG LONG.
POÏ, c’est festival (งานสนุกสนาน : ngan sanook sanam)) – SANG c’est novice (พระ เณร : phra nen) et LONG vient de A’LONG (royal). C’est la répétition symbolique de l’ordination de Rahula, le jeune fils de Lord Gautama (Buddha) qui, à un très jeune âge, décida de suivre les pas de son père. Gautama était un prince très riche. En le suivant, son fil se dépouille de toutes les richesses propres à sa caste : vêtements tissés de fil d’or, maquillage, parfums, riches ornements.
Aujourd’hui des jeunes garçons de l’ethnie Shan - ou Taï Yaï - ont choisi de se faire novices pendant leurs vacances d’été. Certains diront : « on les force » ! Oui/non. Aucun garçon n’est obligé de le faire, mais lorsqu’on est élevé dans l’esprit que cette cérémonie apporte de grands bienfaits aux parents, alors les enfants le font par respect pour leur père et mère. Ils ont souvent assisté à la cérémonie d’ordination d’un grand frère ou d’amis… et ils ont envie de faire de même. C’est une fête joyeuse pour les enfants : le temple et la rue transformés en cour de récréation vibrant de musiques qui feraient danser les morts. Pleine d’émotion aussi pour les parents qui photographient leur rejeton à tout va.
Si, sur certaines photos, ces enfants peuvent transmettre ce que nous occidentaux traduisons par tristesse, c’est parfois de la fatigue (3 jours à danser sur les épaules d’un frère, d’un père ou éventuellement d’un militaire venu en renfort), à se lever à 4 heures du matin chaque jour, pour se faire maquiller et habiller) !! C’est parfois une posture sérieuse. Mais, comme m’a dit une jeune maman Shan : « ils sont joueurs, comme des petits singes »
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