Le choix des couleurs de vêtements en Thaïlande a toujours eu une signification particulière. Jusqu’à ces dernières années, et surtout en province, c’était une tradition qui puisait ses origines dans la mythologie hindoue. Ainsi dimanche (influencé par la planète Soleil) était rouge, lundi (Lune) jaune, mardi (Mars) rose, mercredi (Mercure) vert, jeudi (Jupiter) orange, vendredi (Venus) bleu et samedi (Saturne) violet. Le personnel de certains petits restaurants, comme « Saïlom Joy » à Chiang Mai par exemple, respecte scrupuleusement ce rituel.
Certains jours où, par le plus grand des hasards, mon choix vestimentaire coïncide avec la tradition, on me fait de petits signes d’approbation complice. Mais le choix de ces couleurs, jusqu’ici rituel et religieux, a pris une toute autre signification aujourd’hui, il est devenu politique et indique l'appartenance à un des deux mouvements qui mènent la danse dans le pays depuis 2006 : les « chemises jaunes » et les « chemises rouges ».
En 2006 donc, la Thaïlande célébrait le jubilée du roi : soixante ans de règne et une année tout en jaune, car le monarque est né un lundi, jour de la lune. Mais cette année là a été marquée par un autre événement : le renversement du Premier Ministre Thaksin Shinawattra par un « coup » militaire soutenu par des « chemises jaunes » se réclamant du roi.
Plus tard, par opposition à ces « jaunes », sont nés les « chemises rouges », fervents partisans de l’ex « Premier » Thaksin. Les « jaunes » (PAD: People’s alliance for democracy) et les « rouges » (DAAD: Democratic alliance against dictatorship), frères ennemis, manifestent régulièrement à Bangkok, vêtus de leur couleur et avec plus ou moins de violence, depuis septembre 2006.
La base des « jaunes » est issue de la classe moyenne et supérieure du pays et se considère comme l’élite de la nation, tandis que la base des « rouges » est constituée d’ouvriers et de paysans du nord (d’où est originaire Thaksin) et du nord-est (Isan), la province la plus pauvre du pays. Pour simplifier, les « jaunes » souhaiteraient qu’aux prochaines élections, les votes des « rouges » n’aient pas la même valeur que les leurs, élite oblige !
Les « jaunes » considérant les « rouges » comme incultes, bon, ici on dit plutôt « baan nok » (un terme un peu méprisant qu’on pourrait traduire par « plouc »). Deux camps, deux couleurs… Simple en apparence, mais en politique, les choses sont plus compliquées et je ne me lancerai pas dans une explication très ennuyeuse pour les non thaï.
Cette année, le 14 février, jour de la St Valentin, fête des amoureux, coïncide avec le Nouvel An Chinois, année du Tigre. L’amour et les roses sont rouges, c’est aussi couleur de chance pour les chinois. A Bangkok, afin de ne pas afficher une couleur qui vous désignerait comme partisan ou adversaire d’un Premier Ministre en exil, certains magasins proposent donc des tee-shirts et des vêtements de couleur « rose ». En rendant visite à mon moine préféré ce matin, je lui demande incidemment - alors que je connais parfaitement son appartenance – sous quelle bannière il se range, il me répond, avec un sourire sage et retenu : « tout le temps que je suis au temple, je ne suis ni « jaune » ni « rouge », je suis « orange ».
Et moi je ne porte ni jaune ni rouge, des couleurs qui ne siéent pas aux blondes !!
merci pour l explication
Rédigé par : pascal | 25/08/2010 à 14:36
Don't mention it
Rédigé par : malee | 25/08/2010 à 16:14
lien direct du forum (sujet True Colors) ...tu devrais voir des lectures sur ton blog
Rédigé par : pascal | 25/08/2010 à 17:34
Risque d'incomprehension parfois avec les raccourcis. En fait "don't mention it" ,c'est la facon de dire merci poliment en anglais et non pas l'injonction "Don't mention it !"
Ok i'll have a look
Rédigé par : malee | 25/08/2010 à 18:24
"Don't mention it" pour la leçon d'anglais !
Rédigé par : pascal | 25/08/2010 à 19:07